Entre les joueurs lambdas et les Ballon d’Or, croupissent, sous un tas de rengaines scolaires du type “tu as les capacités pour mieux faire”, les éternels espoirs. Ceux qui se sont révélés très tôt aux yeux du monde, qui ont très vite crevé l’écran, et que l’on a très (trop) rapidement comparés aux meilleurs. Parmi eux, Bruma, 28 ans. De ses débuts remarqués en Ligue des champions, en 2013, face au Real Madrid ou la Juventus, à son but salvateur contre Santa Clara, ce dimanche, le natif de Bissau, en Guinée-Bissau, en a fait du chemin. Mais aujourd’hui, c’est bien sous les couleurs du SC Braga qu’il s’exprime pour le mieux.
Entre ces deux évènements, la carrière de Bruma a oscillé entre le bon et le moins bon – comme les performances de João Cancelo en sélection – et s’apparente davantage, après recensement de ses passages à Lisbonne, Braga, Istanbul, Eindhoven, Le Pirée, Leipzig et Saint-Sébastien, à celle d’un globe trotter en herbe. L’ailier pourra toutefois se targuer d’avoir, au cours de son voyage, marqué les esprits des supporters de Galatasaray, au point que ces derniers parlent encore régulièrement de lui comme d’une superstar, même six ans après son départ.
Pour ce qui est du reste, Bruma a davantage officié comme joueur de rotation, dans des collectifs bien rodés ou au sein desquels il n’a jamais su se montrer à la hauteur sur la durée. Des fulgurances trop insuffisantes, mais qui ont tout de même amené Fenerbahçe à débourser pas moins de 4.25 millions d’euros pour le faire venir lors du dernier mercato estival. Une somme importante mais surtout vaine puisque Bruma n’a pas été retenu dans le quota de joueurs étrangers pouvant jouer dans le championnat turc cette saison. À l’affût, Braga a flairé le bon coup et s’est attaché ses services cet hiver, sous la forme d’un prêt sans option d’achat.
Et quel bon coup c’est. À moins que vous ne la sortiez de son contexte, cette phrase sied parfaitement à Bruma. Le n°27 des guerreiros n’a pas tardé à s’adapter à sa nouvelle équipe puisque dès son premier match, en seulement une demi-heure, il est venu inscrire un doublé, et pas du genre buts de raccroc. Depuis, et malgré quelques passages à vide, il s’éclate, comme face à Benfica, en début de mois de mai. Le genre de performance qui, à défaut de le faire manger à la table de Ronaldo et Messi, peuvent lui permettre de se remplir la panse aux côtés de Adel Taarabt, Bojan Krkić et Marvin Martin.