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Analyse

Coupe du Monde 2022 : Le Maroc, la surprise de la compétition

Le Portugal devra se mesurer à la grande surprise de la compétition, le Maroc, si ils veulent continuer de poursuivre leur rêve vers le trophée mondial. Néanmoins, ce quart de finale ne sera pas de tout repos contre une sélection organisée et remplie de joueurs talentueux.

La Seleção a de mauvais souvenirs du Maroc en Coupe du Monde et Paulo Futre peut l’attester. Pour la toute première confrontation entre ces deux pays à l’occasion de la Coupe du Monde 1986, les Lions de l’Atlas ont réalisé un exploit historique en infligeant une lourde défaite au Portugal (1 – 3), ce qui éliminera les Portugais dès la phase de groupes. 32 étés après, les Lusitaniens ont pris leur revanche en Russie avec un but de l’inévitable Cristiano Ronaldo (1 – 0). Cette fois-ci, c’est la belle entre une équipe portugaise qui a les crocs et une génération marocaine impressionnante. Une rigueur défensive hors norme et des flancs allant à toute vitesse : focus sur le jeu d’un grand représentant du continent africain dans ce Mondial.

Une solidité défensive à toute épreuve

Seulement 1 petit but encaissé depuis le début de la compétition : la défense assurée par le capitaine Romain Saïss et le vaillant Nayef Aguerd est quasi impénétrable. Grâce à leurs remparts, la première place du groupe a été sécurisée et ni la Belgique, ni la Croatie, n’ont réussi à inquiéter les cages de l’excellent Yassine Bounou.

Dans une formation en 4-3-3, l’organisation défensive est principalement l’essence de jeu du Maroc. Leur stratégie consiste à concéder la possession du ballon et rester solide avec une ligne compacte à l’arrière afin de mieux repartir de l’avant. « On a accepté de ne pas avoir la possession. Pas par peur, mais on a l’humilité de dire qu’on n’est pas encore la France, l’Allemagne ou l’Angleterre pour rivaliser avec eux en termes de possession » Cette tactique, le sélectionneur marocain, Walid Regragui l’a expliqué de manière franche à la suite de leur prouesse historique contre l’Espagne lors du tour précèdent. La Roja a eu 73% de possession pourtant ce sont bien les Rouges et Verts qui se sont montrés plus dangereux et ils font maintenant partie des 8 meilleures nations footballistiques au monde.

Néanmoins, la robustesse de la muraille africaine ne se résume pas seulement par le peu d’espace qu’ils laissent aux adversaires. Leur abnégation collective et chaque duel qu’ils entreprennent afin de récupérer le ballon est effectué avec une intensité folle. Ces caractéristiques sont clairement visibles dans le secteur du milieu de terrain et elles sont incarnées par un joueur : Sofyan Amrabat. L’une des révélations de ce tournoi rend la vie irrespirable à chacun de ses opposants (demandez à Busquets, Pedri et Gavi) de par son gros volume de jeu et son insistance à vouloir récupérer le ballon. Ce roc permet à ses compères dans le cœur du jeu, Azzedine Ounahi et Semil Amallah, de s’exprimer librement.

Sofyan Amrabat s’imposant face à un Sergio Busquets en peine. (Photo by Alexander Hassenstein/Getty Images)

Même si le lemme de leur jeu est : « La meilleure attaque, c’est la défense », Pepe ainsi que ses collègues devront rester à l’affut aux dangereuses transitions offensives.

Des ailes de qualité

Il n’y a pas à dire : malgré le statut de petit poucet, les flancs de leur attaque sont luxueux. Le côté droit mené par Achraf Hakimi, dont on ne présente plus, et Hakim Ziyech (buteur contre le Canada) qui revit en ce Mondial avec sa finesse balle au pied, sera à surveiller de très près. Mais comme on dit, les dangers peuvent venir de tous les côtés, et l’aile gauche composé du très compétent Noussair Mazraoui du Bayern Munich et de l’intrépide Sofiane Boufal peut également faire mouche. Les latéraux de la Seleção n’ont qu’à bien se tenir sachant que l’ailier du SCO Angers, petit rusé qu’il est, hypnotise chacun de ceux qu’il affronte et le pauvre Marcos Llorente peut le confirmer.

L’offensive est complétée par Youssef En-Nesyri pouvant très bien servir de point de fixation afin de servir ses coéquipiers ou même de décider de lui-même le sort du match en se servant de ses qualités de finisseur. Mais, au-delà de leurs compétences individuelles, c’est bien la force d’un groupe et celui de tout un peuple qui leur donnent cette rage de vaincre.

Un esprit collectif et la ferveur de tout un pays

Arrivé il y a à peine 3 mois aux commandes, le coach marocain a su, en un laps de temps très court, remobiliser ses troupes et créer une véritable harmonie collective. Il a été capable de rapatrier certains joueurs de lourd calibre qui étaient en conflits avec l’ancien sélectionneur, Vahid Halilhodžić, dont un certain artiste évoluant à Chelsea qui est en extase actuellement.

« On a réussi à créer une famille, on sent qu’on a un peuple derrière nous. Si vous m’aviez dit avant de commencer qu’on aurait joué la Croatie, la Belgique et l’Espagne sans perdre un match, j’aurai signé » Le leader technique le dit clairement que sa principale mission a été réussi : celle de créer un collectif uni. Ses soldats seront poussés par une marée de supporters au sein du Stade Al-Thumama cette après-midi.

Le Maroc peut-il choquer la planète ? Le Portugal va-t-il retrouver les demi-finales de Coupe du Monde 16 ans après ? Ces questions seront répondues sur le terrain donc rendez-vous en ce samedi 10 décembre à 16 heures pour mettre fin au suspense.

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