Muet face au but lors de cette trêve internationale, auteur de deux petits buts seulement sur ses neufs derniers matchs en sélection, Cristiano Ronaldo ne va toujours pas mieux. Alors que Ten Hag, son coach en club, n’hésite pas à se passer de ses services, son statut en sélection rend la situation beaucoup plus délicate.
Une anomalie. Comme rattrapé par le temps qu’il a constamment réussi à repousser jusque-là, Cristiano Ronaldo vit le pire début de saison de sa longue carrière. Statistiquement déjà, personnellement ensuite, et même ses performances avec le maillot rouge ne suivent plus. Alors que cette fenêtre internationale apparaissait comme un aparté qui aurait pu lui permettre de retrouver le chemin des filets, et celui de la confiance, il n’en fut rien. En 180 minutes, Ronaldo a tenté de faire la différence, mais a constamment été tenu en échec. Pire encore, son apport au jeu est limité, voire nul par moment.
Sommes-nous ingrats vis-à-vis de Ronaldo ?
Cristiano Ronaldo, c’est une carrière internationale hors du commun. Meilleur buteur de l’histoire des sélections (avec 117 réalisations, auxquelles on peut ajouter 43 passes décisives), un Euro, une Ligue des Nations, le natif de Funchal est la pierre angulaire de la Seleção, depuis presque 20 ans. Même dans les pires périodes que le pays a connu, CR7 était là, prêt à porter toute une équipe à bout de bras. Alors aujourd’hui, pour beaucoup, critiquer ses dernières sorties, ce serait cracher dans la soupe. Cela reviendrait à abandonner le capitaine d’un navire qui chavire, au moment où ce dernier aurait le plus besoin du soutien des siens. En soit, un crime de lèse-majesté. Les arguments se tiennent. En temps normal, les sentiments ne devraient pas, ou peu, interférer dans le jugement d’un joueur. Mais pour ce qu’il représente, Cristiano fait figure d’exception.
« Moins de Ronaldo, plus de Portugal »
Après la victoire du Portugal face à la République Tchèque, la une du quotidien A Bola a provoqué un tollé. « Moins de Ronaldo, plus de Portugal ». Comme un symbole. Aujourd’hui, plus que jamais, la sélection portugaise est composée de joueurs tous plus talentueux les uns que les autres. Alors son statut d’indiscutable l’est de facto beaucoup moins. Pourtant, à deux mois de la Coupe du Monde, aucune solution de repli n’a été envisagée. Fernando Santos se montre toujours aussi élogieux à son égard, et ne compte certainement pas se passer de ses services, ou du moins, par intermittence. Leur destin semble d’ailleurs lié. Les deux hommes ont écrit les plus belles pages de l’histoire de la sélection, mais ne semblent plus l’être dorénavant. Pourtant, le Mister clame qu’il possède un contrat jusqu’en 2024 tandis que Cristiano affirme vouloir disputer le championnat d’Europe de cette même année.
Ronaldo out, mais pour qui ?
Dans l’éventualité où Cristiano Ronaldo serait évincé du onze, la question autour de celui qui lui succédera reste encore assez floue. Mais est-elle réellement pertinente ? Et ce qu’il ne faudrait pas plutôt en profiter pour reconfigurer l’entièreté de l’attaque portugaise ? Il ne serait alors plus question d’un remplaçant, mais bien de trouver une nouvelle cohésion offensive. Un Diogo Jota replacé en pointe par exemple, la mise en place de deux ailiers de métier, ou alors un passage dans une attaque à deux. Les options sont multiples, de qualité, et Fernando Santos devra certainement s’y pencher avec intérêt, d’autant plus si la situation en club de Cristiano Ronaldo n’évolue pas dans le bon sens. Le meilleur joueur de l’histoire du Portugal a deux mois pour reprendre du poil de la bête, et prouver à tous qu’une fois de plus, il est bel et bien l’homme de la situation.