Titulaire face à la Suisse à la place d’un monument de la sélection portugaise, Gonçalo Ramos a rendu légitime le choix de Fernando Santos par un triplé historique. Une performance qui devrait continuer d’écarter Cristiano Ronaldo du onze encore un peu.
Gonçalo Ramos préféré à Cristiano Ronaldo. Lors de son annonce, le choix de Fernando Santos a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Son épilogue en a fait un coup de génie. Du haut de ses 21 printemps, le jeune attaquant du SL Benfica est titularisé pour la première fois. Et pas n’importe laquelle. Un huitième de finale de Coupe du monde, face à une équipe suisse traditionnellement très solide. Le scène est immense, l’importance du match l’est tout autant, et le joueur qu’il vient remplacer est d’ores et déjà inscrit au panthéon du football. Le décor est alors planté. Mais Gonçalo Ramos est venu le renverser. D’un triplé et d’une passe décisive.
À la table de Pelé, Ronaldo et Klose
Dans l’histoire de la Coupe du monde, lors des matchs à élimination directe, il y a d’abord eu Pelé. Le Roi, qui n’était encore qu’un prince à cette époque, était parvenu à marquer un triplé face à la France, lors des demi-finales du Mondial 1958. Il n’avait que 17 ans et 244 jours. Dans ce record de précocité, son dauphin est dorénavant portugais et il porte le nom de Gonçalo Ramos. À 21 ans et 5 mois, l’attaquant du Benfica Lisbonne est donc devenu le second plus jeune joueur à marquer un triplé en phase à élimination directe.
Mais ce n’est pas tout. Avec ces trois réalisations, l’artilleur lisboète est devenu le premier joueur, depuis 2002 et Miroslav Klose, à claquer trois buts lors de sa première titularisation en Coupe du monde. Espérons pour lui qu’il puisse atteindre les mêmes sommets internationaux que son aîné allemand.
Pour couronner le tout, Gonçalo Ramos vient également d’intégrer le cercle très restreint des joueurs portugais à avoir réussi à mettre au moins trois buts en Coupe du monde. Il y rejoint une étoile, Eusébio, auteur d’un quadruplé face à la Corée du Nord en 1966. Mais aussi Pedro Miguel Pauleta et ses trois pions face à la Pologne en 2002 ainsi que Cristiano Ronaldo et son triplé face à l’Espagne en 2018.
Place assurée face au Maroc ?
Jusqu’ici, Gonçalo Ramos n’avait jamais démarré une seule rencontre avec le Portugal. Si l’on ne saura jamais exactement ce qui a poussé Fernando Santos à lui accorder cette confiance dans un match couperet de Coupe du monde, on imagine mal l’expérience ne pas être réitérée. Mais cela signifierait alors que l’ingénieur devra de nouveau se passer de Cristiano Ronaldo. Un crime de lèse-majesté. Un de plus.
À moins que l’on sorte des sentiers battus, que le statut du meilleur buteur de la Seleção, aussi gigantesque soit-il, ne prime décemment pas sur la réalité sportive de 2022. À savoir que Gonçalo Ramos, en plus d’empiler les buts (14 cette saison avec le SL Benfica), rend le jeu du Portugal beaucoup plus fluide, et propose une palette offensive bien plus conséquente qu’un joueur sur le déclin, qui attend davantage que le ballon vienne à lui.
Interrogé à ce sujet, le sélectionneur portugais a préféré botter en touche, affirmant que c’était « un choix stratégique » et que ça aurait pu être « différent » dans un autre match. In fine la décision lui appartiendra. Mais nul doute que, jusqu’à l’annonce de la composition du Portugal face au Maroc, une question ne cessera d’être sur toutes les lèvres : qui de Cristiano Ronaldo ou Gonçalo Ramos sera titulaire ?