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Opinion

Le Portugal qualifié, mais pour quoi faire ?

Pepe et Ronaldo fêtent la qualification du Portugal

Sans trop de soucis hier soir, le Portugal s’est imposé face à la Macédoine du Nord, sur le score de deux buts à zéro. La Seleção disputera donc bel et bien la prochaine Coupe du Monde au Qatar, pour le meilleur, comme pour le pire.

Quatre mois après la désillusion face à la Serbie, le Portugal a corrigé le tir. Dans un stade en ébullition, les coéquipiers de Bruno Fernandes ont évité le piège macédonien, dans lequel l’Italie s’était engouffrée quelques jours auparavant. Par deux fois, le milieu de Manchester United est parvenu à battre le portier adverse, Stole Dimitrievski. Un doublé qui vient néanmoins masquer un match compliqué, au cours duquel il n’a pas réussi grand chose. À contrario, les héros du match, à savoir Pepe et Danilo Pereira, ont été énormes. Titulaire surprise en lieu et place de José Fonte, le parisien a parfaitement tenu la baraque. À ses côtés, le défenseur de 39 ans s’est montré tout aussi impérial, et les deux ont formé une paire qui n’a laissé aucune chance aux pauvres attaquants macédoniens.

Une qualification empoisonnée ?

Disputer une grande compétition comme l’Euro ou la Coupe du Monde, c’est un évènement unique. Certains ne rêvent seulement que d’y participer, d’autres de gagner. Certains aspirent à y faire bonne figure, d’autres à arborer fièrement le trophée de la victoire, face à un pays en exaltation. Le Portugal fait partie de ces sélections qui, au vu des joueurs qui la composent, peuvent se donner le droit légitime d’y croire. Pourtant, il est difficile aujourd’hui d’imaginer que la Seleção puisse remporter la Coupe du Monde 2022.

En effet, la qualification face à la Macédoine du Nord, ne doit pas éclipser le fait que le Portugal aurait dû se faciliter le travail dès novembre dernier. Elle ne doit pas non plus faire oublier le contenu insipide auquel nous sommes systématiquement confrontés depuis des années. Et encore moins effacer le fait que le Portugal soit parti la queue entre les jambes en 2018 face à l’Uruguay, puis en 2021 face à la Belgique – Deux rencontres similaires durant lesquelles le Portugal domine les débats, sans pour autant parvenir à l’emporter. Un beau pied de nez à l’ingénieur, pris à son propre piège – Aujourd’hui, il est inconcevable de s’imaginer que l’équipe puisse s’arrêter une nouvelle fois en huitièmes de finale. Elle n’y va pas pour faire de la figuration.

Le Portugal de Fernando Santos 

Ces derniers mois, le Portugal s’est fait peur pour ce qui n’aurait dû être qu’une formalité. L’équipe est plus jeune et plus forte que jamais; tout le contraire de l’homme qui en a les rênes. En conférence de presse, le mister est pénible. Ses propos sonnent creux. Le rendement sur le terrain reflète ses idées : dépassées, inadaptées. Et si certains choix, comme l’incorporation récente de Diogo Costa et Otávio ont pu laisser penser qu’il n’était plus si rigide, d’autres, comme le choix d’écarter Gonçalo Inácio de la feuille du match à deux reprises, traduisent une absence de planification sportive, d’un manque de considération, et à fortiori, de bon sens.

Malgré tout, et parce qu’il est parvenu à qualifier le Portugal, il faudra composer avec lui. En flash interview, ce dernier a d’ailleurs fait part du grand rêve qu’il poursuit : celui de remporter le mondial. En attendant la réponse, la sélection portugaise aura l’occasion de se tester face à de gros morceaux. La troisième édition de la Ligue des Nations démarrera en juin, et si elle souhaite pouvoir se hisser au second tour, elle devra finir première de son groupe, composé de l’Espagne, la Suisse et la République Tchèque. De sérieux rendez-vous qui donneront de premières indications quant à la forme et au niveau du Portugal de Fernando Santos.

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