Le Portugal s’est fait peur, a même cru voir la Turquie revenir à égalité, mais a fini par s’imposer (3-1). Mardi, les hommes de Fernando Santos disputeront la finale de la voie C des barrages, face à la Macédoine du Nord, étonnant vainqueur de l’Italie.
C’est devenu une habitude. Une très mauvaise habitude. Une fois de plus, le Portugal s’est compliqué la tâche. Alors qu’il menait deux buts à zéro à la mi-temps, une réalisation de Burak Yilmaz et un penalty concédé par José Fonte, à cinq minutes de la fin, sont venus semer le doute dans l’esprit des supporters portugais, encore affectés par la défaite face à la Serbie, quatre mois auparavant. Le raté de l’attaquant lillois, et le premier but en sélection de Matheus Nunes sont venus conclure une soirée qui aurait pu basculer d’un côté comme d’un autre.
Des choix surprenants… mais payants
Au moment des compositions d’équipe, et alors que l’attention générale était rivée sur le nom du joueur qui viendrait former la paire avec José Fonte en défense centrale, c’est finalement dans deux autres secteurs que Fernando Santos est venu surprendre son monde. D’abord sur l’aile droite, le sélectionneur portugais a pris le pari de titulariser Otávio, auteur d’une grande saison du côté du FC Porto. Le natif de João Pessoa qui ne disputait là que sa troisième rencontre au service de la sélection a rendu une très bonne copie, ponctuée par un but et une passe décisive. Outre son apport statistique, c’est également par son activité avec et sans ballon et son attitude que ce dernier a fait très bonne impression. Fernando Santos demandait à ses joueurs de jouer avec le cœur et les tripes, Otávio à répondu par la positive.
Plus inattendu encore, c’est dans les cages, là où les débats quant au titulaire n’existent presque pas, que Diogo Costa a été préféré à Rui Patricio. À la stupeur générale, le portier numéro 1 de la sélection portugaise depuis plus de 10 ans, a été laissé sur le carreau. La raison ? Certainement son faible jeu au pied. Un défaut qui n’en est pas un chez le gardien du FC Porto. Le passage du flambeau n’était qu’une question de temps, mais personne ne s’attendait à ce qu’il intervienne si abruptement, au cours d’une rencontre si importante. C’est aujourd’hui chose faite.
Une victoire dans la douleur
Tout n’a pas été bon contre la Turquie. Loin de là. La défense, amputée de ses meilleurs éléments, s’est rapidement confrontée à ses limites. À la relance, les joueurs ont rencontré pas mal de difficultés, obligeant alors João Moutinho et parfois Bernardo Silva à s’aligner à hauteur de la charnière pour ressortir proprement la balle. La bonne nouvelle, c’est que João Cancelo regagnera sa place, que Pepe pourrait réintégrer le groupe, et que Nuno Mendes devrait remplacer Raphaël Guerreiro.
Côté joueur, Bruno Fernandes a une nouvelle fois été décevant. Encore très impliqué statistiquement du côté de Manchester United cette saison (9 buts et 14 passes décisives TCC), le milieu portugais peine encore à avoir le même rendement en sélection. Brouillon, imprécis, il n’a jamais su prendre le jeu à son compte malgré un positionnement sur le terrain lui étant favorable. Sur le banc, João Félix, que Fernando Santos n’a jamais vraiment su positionner jusqu’ici, pourrait être une solution de remplacement après sa bonne entrée en jeu.
Portugal-Macédoine du Nord : gagné d’avance ?
Le football n’est pas une science exacte et comporte son lot d’imprévus. Ces mots, bateaux pour certains, n’ont jamais aussi bien résonné qu’hier soir. À domicile, l’Italie s’est incliné dans les derniers instants contre la Macédoine du Nord. Malgré une fiche statistique impressionnante, dans laquelle la Squadra Azzura surpassait son adversaire en tout point, ce sont bien leurs filets qui ont fini par trembler. Alors que tout le monde attendait une finale de barrage entre le Portugal et l’Italie, c’est la Macédoine du Nord qui viendra se dresser comme dernier rempart au Mondial pour la Seleçao. Un duel inattendu mais qui ne devra pas être disputé avant l’heure. Fernando Santos, lui, ne compte pas prendre cette rencontre à la légère : “Les finales sont très difficiles, ce sont des matches à gagner sans penser qu’on part vainqueur dès le départ” Mardi prochain, une nouvelle fois à l’Estadio do Dragão, les deux équipes se disputeront une place pour la Coupe du Monde. Le Portugal part largement favori, le terrain devra venir le confirmer.