Découvrez comment la certitude d’un journaliste portugais a coûté le Ballon d’Or 1966 à Eusébio, à travers ce huitième épisode du calendrier de l’Avent.
Quand on parle aujourd’hui de Ballon d’Or portugais, il est rare qu’un autre joueur que Cristiano Ronaldo ne soit spontanément nommé. Et c’est presque logique tant son empreinte sur le football du XXIème est immense, si ce n’est unique. Pourtant jusqu’en 2000, année durant laquelle Luis Figo fut couronné, seul Eusébio pouvait se targuer d’avoir remporté le précieux sésame.
C’était en 1965. Un temps que même les moins de 50 ans – et toc ! – ne peuvent pas connaître. Cette année là, la Panthère Noire avait devancée Giacinto Facchetti et Luis Suárez, après avoir marché sur l’eau avec son club et sa sélection, qu’il avait qualifié pour la Coupe du monde, en éliminant notamment la Tchécoslovaquie, finaliste de l’édition précédente.
À cette époque, tout réussissait à Eusébio. Et ce dernier aurait pu, avant et même après, être célébré plus d’une fois. 2nd en 1962, 5ème en 63 et en 67, 4ème en 64 ; à défaut de l’avoir quitté des mains, l’artilleur du SL Benfica n’a jamais perdu le graal des yeux. En 1966, il aurait même pu le remporter à nouveau, et devenir, par la même occasion, le premier joueur de l’histoire à le glaner deux fois d’affilée. Mais c’était sans compter sur Bobby Charlton et d’une minuscule mais si importante petite voix d’écart.
Cette voix aurait pu être celle d’un journaliste anglais un poil chauvin, d’un tchécoslovaque rancunier ou bien simplement celle d’un journaliste qui estimait que Bobby Charlton était meilleur. Cette dernière possibilité n’aurait d’ailleurs pas été si étonnante puisqu’en 1966, c’est l’Angleterre de Bobby, auteur d’un doublé, qui élimine le Portugal en demi-finale du Mondial… Mais non. Le vote qui a tout fait basculer, c’est celui d’un journaliste portugais : Fernando Couto e Santos.
Pourtant copain avec lui, le journaliste classe Eusébio 2nd de son classement, ce qui lui donne 4 points, derrière Bobby Charlton qui en gagne donc 5. Fernando Couto e Santos expliquera plus tard qu’il estimait que son ami n’avait pas besoin de sa voix car il était persuadé qu’il allait le remporter. Raté. Eusébio n’a pas eu son deuxième Ballon d’Or et lui en a longtemps voulu. Ce qui est encore plus cocasse, c’est que le journaliste anglais n’a pas voté pour Bobby Charlton non plus. Comme quoi, il s’en est fallu d’un rien – qui fait tout – pour que l’histoire soit inversée.