Ce lundi 29 mai, Roberto Martinez a dévoilé une liste de 26 joueurs qui prendront part aux deux prochaines échéances de la sélection portugaise. Et comme sa première convocation, celle-ci est également sujette à débats. De gros débats.
On imaginait Roberto Martinez fondamentalement différent de Fernando Santos. Mais après cette seconde liste dévoilée, l’on en vient maintenant à se demander ce qui les distingue réellement. Alors effectivement, quand l’un déclarait ne pas voir beaucoup de matchs de football, l’autre se déplace très souvent au stade pour aller voir ses joueurs de plus près. Les principaux concernées avouent eux-mêmes, sans langue de bois, que l’intensité des entraînements n’est plus la même et que le changement de sélectionneur est une bouffée d’air frais. Il serait alors sage de rendre à Roberto Martinez ce qui lui appartient et d’admettre que son apport n’est pas négligeable à ce niveau.
Ceci étant dit, il faut également rappeler que le boulot d’un sélectionneur, c’est de bien sélectionner, d’être cohérent et de ne pas tomber dans une espèce de favoritisme, motivé par d’obscures raisons. L’idée n’est pas de tomber dans le complot facile ou de lui soumettre un procès d’intention, mais il est clair que certains choix interrogent énormément. Comment expliquer, par exemple, que Renato Sanches, qui n’a démarré que six rencontres en Ligue 1 cette saison, puisse être convoqué ? Comment se fait-il que Toti Gomes, qui n’est pas un titulaire régulier chez le 13ème de Premier League, soit sélectionné, malgré la présence de quatre défenseurs centraux, et de deux latéraux à gauche ? Pourquoi Ruben Neves, loin d’être à son avantage lors de la dernière Coupe du Monde, continue-t-il d’être appelé, en lieu et place de joueurs comme Pedro Gonçalves ou Florentino Luís, qui sortent tous deux d’une saison de très bonne facture ? On aurait envie d’affirmer que tous les chemins mènent à un seul homme. Agent de l’un, proche conseiller du club des autres, Jorge Mendes fait office de coupable idéal. Mais à ce stade, ce ne sont que des suppositions, basées sur de drôles de coïncidences. Laissons lui alors le bénéfice du doute puisque, quoi qu’il en soit, nos questions resteront orphelines d’honnêtes réponses.
Si l’on s’en tient alors au strictement football, les exemples précédents sont toujours d’actualité. On peut y ajouter l’absence de João Filipe, qui s’éclate en Ecosse et de William Carvalho, ou la présence de José Sà, de Vitinha, en difficulté au PSG, ou encore de Nelson Semedo, dont l’histoire en sélection semblait être révolue. Une révolution balayée par le nouveau souffle censé accompagner l’arrivée de Roberto Martinez, notamment au niveau du choix des joueurs sélectionnés. D’autant plus qu’au cours des prochains mois, la sélection ne sera pas forcément jugée sur ses résultats ou sur son jeu. Jusqu’à l’Euro 2024, ses adversaires se résumeront à l’Islande, la Bosnie, le Luxembourg ou encore la Finlande, il ne fait donc aucun doute qu’elle doit remporter tous ces matchs. La grille d’évaluation vis-à-vis du nouveau sélectionneur se porte alors davantage sur sa liste. Et à ce niveau, Roberto Martinez écope d’un zéro pointé.