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Seleção

Slovaquie – Portugal : moins de chiffres, plus de football

15 points pris, au prix d’une proposition footballistique loin d’être au point.

Après sa victoire contre la Slovaquie, le Portugal poursuit son sans faute et s’approche un peu plus de l’Euro 2024. Mais outre son bilan comptable parfait, la Seleção manque encore de certitudes et a montré de gros signes de fébrilité.

Hier soir, le Portugal fêtait l’anniversaire de Bruno Fernandes et son retour en 4-3-3. Contrairement aux quatre premières sorties sous Roberto Martinez, les portugais ont cette fois-ci troqué leur 3-4-3 pour un dispositif plus traditionnel, souvent utilisé par Fernando Santos. Un choix pour le moins curieux étant donné que le technicien espagnol a fait appel à 5 centraux. 

Face aux Slovaques, ce sont Rúben Dias et António Silva qui ont eu le plaisir de défendre sur Robert Polievka, puis l’attaquant de Boavista, Róbert Boženík. Souvent mis à contribution, les deux joueurs formés aux Seixal ne se sont pas montrés totalement souverains. À la 9ème minute, António Silva aurait même pu offrir un but à la Slovaquie après une grosse erreur de relance.

Dis-moi quel est ton milieu

Lorsqu’une équipe comme le Portugal se présente comme étant une sélection dans le contrôle et qui n’adopte un jeu plus rythmé et plus vertical que par période, c’est vers son milieu de terrain que l’on doit se tourner. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’hier soir, l’entrejeu a faillit. Totalement noyé par l’impact physique et la qualité technique, pourtant imparfaite des Slovaques, ni Vitinha, ni Palhinha n’ont semblé pouvoir les tenir à hauteur. Bruno Fernandes, positionné plus haut sur le terrain, a quant à lui réalisé une belle performance, mais davantage dans un rôle de dynamiseur. 

Dans l’axe, ce sont d’ailleurs les latéraux João Cancelo et Diogo Dalot qui s’y sont parfois aventurés, dans l’optique de faire davantage vivre le ballon, souvent endormi par les ressorties de balle lentes et répétitives de Diogo Costa, Rúben Dias et António Silva. Lors de son entrée, Otávio a tenté de faire ce qui n’avait pas été fait jusque-là, à savoir porter le ballon à partir d’une position plus reculée. C’est dans ce domaine que l’on pourrait davantage attendre Vitinha, mais son positionnement sur le terrain est bien trop avancé, et de facto contre productif quand on connaît les qualités de l’ancien portista sur le premier rideau offensif.

Rafael Leão ne sourit plus, les fans non plus

L’autre gros problème du Portugal hier soir, et c’est un souci que l’on avait déjà constaté face à l’Islande, c’est le manque de complémentarité entre Rafael Leão, Cristiano Ronaldo et Bernardo Silva. Le premier est trop esseulé à gauche, le troisième ne touche pas assez de ballon à droite et le second est totalement passé à côté de son match. Si cela peut arriver pour Cristiano, la situation est un peu plus délicate pour l’attaquant milanais. Jusqu’ici, son histoire avec la Seleçao ne s’est résumée qu’à travers d’excellentes entrées en jeu. Quand il est titulaire, il pâtit de la pauvreté de l’animation offensive et est trop esseulé sur son flanc, sans pouvoir prendre autant de liberté qu’en club. Résultat, Leão peine à montrer le même sourire que lors de ses sorties de banc, où le jeu du Portugal est davantage débridé.

Jusqu’ici, le constat s’est davantage axé sur les joueurs. Mais qu’en est-il du travail du sélectionneur ? Quelles avancées l’arrivée de Roberto Martinez a-t-elle apporté au Portugal ? Quid de la progression de l’équipe depuis le départ de Fernando Santos ? Certains répondront à ces questions par le simple résultat brut. 15 buts marqués, 0 encaissé, 15 points : quand on parle chiffre tout va bien. Mais les matchs se regardent avant de se “Sofascoriser”. Où sont passées les émotions ? Le plaisir ? Jusqu’ici la Seleção a fait le strict nécessaire pour séduire les comptables. Mais les fans eux, demandent un peu plus de football.

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