Face à la Bosnie-Herzégovine ce samedi soir, le Portugal s’est tranquillement imposé par trois buts à zéro. Malgré le score éloquent, la Seleção n’a pas brillé, mais conforte néanmoins sa première première place dans son groupe de qualification à l’Euro 2024. Est-ce bien suffisant ?
À l’Estadio da Luz ce samedi, le Portugal recevait la Bosnie-Herzégovine, et, malgré la présence de certains noms clinquants côté bosniens, comme Dzeko, Pjanic ou encore Kolasinac, l’a remporté sans forcer (3 – 0). Bernardo Silva, tout juste champion d’Europe, s’est chargé d’ouvrir le score en première période (44’), avant que Bruno Fernandes, par deux fois (77′ et 90+3) ne vienne inscrire ses 14 et 15ème buts en sélection. Leaders du groupe J, les Lusitaniens se déplaceront en Islande ce mardi, à la recherche d’une quatrième victoire d’affilée en matchs officiels, ce qui ne leur était plus arrivé depuis la période novembre 2019 – septembre 2020.
Au delà du résultat
Trois matchs, pour autant de victoires, treize buts marqués et aucun encaissé ; le bilan comptable de Roberto Martinez à la tête de la sélection portugaise ne souffre d’aucune contestation. Difficile alors de lui adresser quelconque critique pour le moment. Néanmoins, l’entraîneur espagnol est arrivé au Portugal à un moment charnière pour la sélection. Elle sort à la fois d’une profonde désillusion cet hiver, après son élimination en quart de finale de Coupe du Monde (0 – 1, face au Maroc), mais a également souffert du long mandat de son ancien sélectionneur, Fernando Santos. Cette situation tendue a alors créé une fissure entre les supporters et l’équipe, fissure que Roberto Martinez est prié de colmater, avec panache.
Son devoir ne se résume donc pas seulement aux résultats, même si personne ne boudera son plaisir face à la victoire, mais également à y mettre la forme afin de réconcilier deux partis qui, bien qu’ils ne se quitteront jamais, doivent cohabiter en harmonie. En ce sens, la production collective de l’équipe du Portugal hier soir n’a guère été suffisante. Les joueurs semblaient manquer d’automatisme, d’une identité de jeu claire, et n’ont pas maîtrisé la rencontre de bout en bout, comme attendu. Les latéraux, utilisés comme pistons, n’ont que très peu été sollicités, le côté gauche, censé être animé par João Félix, qui s’est souvent retrouvé dans l’axe, a été peu utilisé, et la défense ne s’est pas montré pleinement rassurante.
Aux maux dans le jeu s’ajoutent les choix curieux du sélectionneur, comme ceux dans sa liste des convoqués, marqués par la présence de Toti Gomes, ou encore de Renato Sanches, qui n’a pourtant été titulaire qu’à seulement quatre reprises cette année avec le Paris Saint-Germain. Même interrogation, si ce n’est davantage, concernant l’absence de Rafael Leão face à la Bosnie, malgré deux saisons pleines en Italie auxquelles viennent s’ajouter ses très bonnes sorties récentes sous le maillot de la Seleção. Des défauts qui interpellent, inquiètent, et qui viennent rappeler les heures les plus sombres de la sélection sous la houlette de l’actuel Mister de la Pologne.