Le monde du sport a connu son lot d’histoires, mais peu s’inscrivent aussi bien dans la conscience populaire que celles que nous racontent le football. Du simple sourire aux chaudes larmes, de l’espoir au pessimisme… Aucune autre discipline ne peut se targuer d’harmoniser les émotions et de rythmer le cœur d’une nation à l’unisson. L’EURO 2004, fait partie de ces récits qui confondent épopée et tragédie.
« J’aimerais que le peuple, d’est en ouest, du nord au sud, expose le drapeau du Portugal à sa fenêtre et qu’ainsi nous montrions aux autres pays notre unité et que nous voulons la victoire. » À la manière d’un chef de guerre, Luiz Felipe Scolari, fraîchement désigné à la tête de la sélection portugaise, donne le ton de la compétition. Alors que la Seleção s’apprête à accueillir un tournoi international pour la première fois de son histoire, rassembler les habitants autour d’une volonté commune est, plus que jamais, devenu primordial.
Une fête hors contexte
Par-delà l’effervescence populaire, l’Euro se déroule sur fond de complications économiques et sociales. Pourtant, d’après la sociologue Monica Ferreira, le gouvernement, avec l’appui de l’opposition et des clubs, est prêt à investir massivement dans la construction et la rénovation de stades pour garantir au pays une image de marque.
Plus de 800 millions d’euros ont été injectés par l’État dans cette opération, on atteindrait même les 3,2 milliards d’euros si l’on prend en compte la totalité des travaux effectués à l’époque, selon Les Échos. Des sommes mirobolantes, qui contrastent avec le retard de développement manifeste du Portugal en comparaison avec ses voisins de l’Union Européenne. Sept nouveaux écrins flambants neufs, trois autres réhabilités pour l’occasion : « Grâce à l’Euro, le secteur du bâtiment a échappé à la crise qui le menaçait » affirme Martin Kallen, responsable de l’organisation de l’évènement à l’UEFA.
D’un point de vue footballistique, la sélection nationale a également du plomb dans l’aile. Fantastique lors de l’Euro 2000, avant d’être éliminé par l’équipe de France en demi-finale, fantomatique lors de la Coupe du Monde 2002, où le Portugal sort par la petite porte dès la phase de groupe; Luiz Felipe Scolari, second entraîneur brésilien de l’histoire de la Seleção, doit raccommoder les liens entre l’équipe nationale et son peuple.
Détruire, pour mieux reconstruire
Ambitieux, les desseins de « Felipão » sont clairs : remporter la Coupe d’Europe, et si les mots sont forts et semblent présomptueux, le CV de Scolari a le pouvoir de faire douter les sceptiques. Vainqueur de la Coupe du Golfe avec le Koweït en 1990, de la Copa Libertadores avec Grêmio en 1995 et, surtout, champion du monde avec le Brésil en 2002; Gilberto Madail, président de la Fédération Portugaise de Football, a offert de l’espoir à la sélection en enrôlant le brésilien. Chargé de faire oublier António Oliveira, responsable du naufrage asiatique de 2002, et Agostinho Oliveira, intérimaire d’urgence, Luiz Felipe Scolari doit bâtir un groupe capable de réaliser l’exploit.
Pour se faire, l’entraîneur brésilien ne lésine pas sur les moyens et est même prêt à défier l’opinion publique en écartant définitivement certains cadres de la sélection. Adieu João Pinto qui, après avoir agressé physiquement l’arbitre argentin Ángel Sánchez lors du mondial 2002, n’a plus jamais enfilé la tunique portugaise, au grand dam de Rui Costa et de Luis Figo qui réclamaient son retour. Adieu Vítor Baía, le portier emblématique du FC Porto, vainqueur de la Ligue des Champions avec les dragons en 2004 et élu meilleur gardien d’Europe par l’UEFA la même année.
Le « trident magique » de la sélection, composé de Rui Costa, Figo et João Pinto, est brisé et l’un des meilleurs gardiens de l’histoire du Portugal écarté, mais Scolari ne manque pas d’ingrédients pour élaborer sa recette. Afin de proposer aux Portugais un plat mémorable, le sélectionneur n’hésite pas à faire son marché du côté de Porto.
Ainsi, le Brésilien Deco, tout juste naturalisé, et Maniche intègrent le groupe pour apporter à l’entrejeu une pincée de créativité et d’endurance. Pour préparer au mieux la succession de l’emblématique et l’expérimenté Fernando Couto en défense centrale, quoi de mieux qu’un brin de consistance en convoquant Ricardo Carvalho. Épiçons le tout avec un soupçon de folie et le jeune Hélder Postiga, afin d’accompagner Nuno Gomes et Pauleta, sur le front de l’attaque. Enfin, rendez-vous cette fois à Manchester, pour y récupérer un dessert atypique qui porte le nom de Cristiano Ronaldo, à peine âgé de 19 ans. Cette fois, tout y est, et le festin peut enfin commencer.
Acte I : L’EURO 2004, pour le peuple
C’est au rythme des accords folkloriques du titre de Nelly Furtado que le bus du Portugal, arborant la devise « audace et émotion », s’avance vers son destin. La ferveur populaire exigée par Luiz Felipe Scolari avant la compétition est de mise, et c’est parmi une marée de drapeaux, d’écharpes et de visages aux couleurs du Portugal que la sélection arrive à l’Estádio do Dragão. La Grèce, premier obstacle de la Seleção lors de cette phase de groupe, semble modeste en comparaison à la Russie ou l’Espagne, les prochains adversaires de Figo et sa bande.
Avant la rencontre, direction les vestiaires où le reportage Scolari em Portugal nous offre une vision privilégiée de la causerie d’avant-match menée par le capitaine de la sélection à l’époque, Luis Figo : « On doit gagner, on est obligés de tout donner sur le terrain, tout ce qu’on a. On doit obtenir un bon résultat pour le pays. »
Le sélectionneur, Luiz Felipe Scolari, reprend la parole en fermant la chaîne d’union formée par ses joueurs : « J’aurais aimé qu’on fasse une prière tous ensemble. Pas pour demander la victoire, mais pour qu’au coup de sifflet final nous continuions ainsi, ensemble, unis. Indépendamment de la victoire ou de la défaite. Nous ne sommes pas dans l’obligation de gagner, avant tout, il faut montrer à notre peuple que nous voulons la victoire coûte que coûte. » La concentration règne, les visages sont fermés, et dans l’écho des vestiaires résonne une dernière fois la prière du Notre Père.
« Je ne suis à l’aise que si j’ai le contrôle absolu de la situation »
Otto Rehhagel, sélectionneur de la Grèce en 2004
Malgré l’engouement des supporters et le dévouement des joueurs sur la pelouse, le Portugal s’incline 2 buts à 1 dès le match d’ouverture. La Grèce, menée d’une main de maître par Otto Rehhagel, a joué sa partition presque sans fausse note. Une organisation irréprochable, que seul Cristiano Ronaldo a su percer d’une tête tranchante au cœur de la surface grecque en fin de match… Trop tard, Karagounis (7′) et Basinás (51′) avaient déjà scellé le sort de la rencontre. Quand le « Bateau Pirate » navigue fermement vers les quarts de finale, la Seleção se doit de garder le cap lors de ses deux prochaines confrontations et ne pas échouer face à son public.
Acte II : Rêver sur une corde raide
Sur la route du Portugal, la Russie pourrait bien jouer les trouble-fêtes après avoir été vaincue par l’Espagne sur le score d’un but à zéro. Deux nations qui, dès la deuxième journée, se retrouvent condamnées à gagner sous peine d’être éliminées. Match décisif ou non, « Felipão » a décidé de renier les certitudes afin d’essayer de nouvelles choses. La ligne défensive habituellement composée de Fernando Couto, Paulo Ferreira et Rui Jorge est mise de côté et laisse place à Ricardo Carvalho, Miguel et Nuno Valente.
Au coup d’envoi de la rencontre à l’Estadio da Luz, la Seleção oppresse, la Sbornaïa subie, et Maniche ouvre le score dès la 7ème minute de jeu sur un service de Deco. Le Portugal mène et domine, mais peine à manœuvrer le bloc adverse pour se créer des occasions; jusqu’à ce que le gardien russe, Sergueï Ovtchinnikov, ne se saisisse du ballon à l’extérieur de sa surface et ne soit expulsé par l’arbitre de la rencontre, juste avant la mi-temps. Un coup de main inattendu pour les hommes de Scolari, un coup de massue pour ceux de Gueorgui Iartsev.
« Ce match, c’est une mort subite. Si on gagne 1 – 0, c’est merveilleux. 2 – 0, c’est fantastique. »
Luiz Felipe Scolari, sélectionneur du Portugal (Scolari em Portugal)
Dans les derniers instants de la partie, Rui Costa entame une chevauchée solitaire à partir du rond central, avant de transpercer d’une passe les trois défenseurs russes qui étaient sur le reculoir. Il trouve Cristiano Ronaldo, excentré, qui déclenche un extérieur du pied vers son passeur lancé et qui conclut en une touche. Chaussette baissée et tête haute, le Maestro offre une seconde chance au Portugal, chez lui, dans l’antre du Benfica Lisbonne.
Deux équipes, un derby et une qualification
De son côté, la Grèce enchaîne les exploits et accroche l’Espagne pour obtenir un score de parité (1 -1). Emmenée par Raùl, second meilleur buteur de la campagne de qualification à l’EURO 2004 avec 7 réalisations, la sélection espagnole reste un prétendant sérieux au sacre final malgré son faux pas.
Cependant la pression est sur le pays hôte, seule la Belgique en 2000 n’était pas parvenue à sortir de la phase de groupe en accueillant la compétition chez elle (depuis l’Autriche et la Suisse en 2008, l’Ukraine et la Pologne 2012 ont également échoués à ce stade de la compétition). Aucun calcul, ni droit à l’erreur dans ce derby de la péninsule ibérique. Deux équipes, deux rivaux et un seul mot d’ordre : gagner à tout prix.
« Aujourd’hui c’est notre dernière chance pour réaliser nos rêves. Je pense que nous pouvons battre l’Espagne. »
Nuno Gomes, attaquant du Portugal
Avant la rencontre, Scolari demande à Nuno Gomes de mener la causerie, un gage de confiance loin d’être anecdotique. À la 57ème minute, à peine entré en jeu pour suppléer Pauleta, l’attaquant du PSG, Nuno Gomes décoche une frappe croisée du droit aux 18 mètres. L’angoisse s’empare du stade, comme le souffle froid d’une mort imminente sur la nuque, avant que la ferveur n’éclate. Le jeune Iker Casillas est battu, le ballon est au fond des filets et celui que les Portugais aiment familièrement appelé « a menina » (la petite fille), pour ses traits androgynes, envoie le Portugal au tour suivant de l’EURO 2004.
Acte III : En route pour la gloire
« Toute la vie pour apprendre et on meurt sans savoir. » Comme beaucoup d’enfants portugais, cette expression est revenue sans cesse aux oreilles du gardien de la sélection, Ricardo. Le dicton le dit si bien et, un soir de juin 2004, il ignorait qu’il allait écrire la page d’une légende, celle du « gardien sans gants. » Darius Vassel pose le ballon au point de penalty, inspire nerveusement, avant de s’élancer pour tirer… mais pour perdurer dans le temps, une légende a besoin d’un contexte.
Quart de finale, fini les calculs interminables de la phase de groupe. Les huit dernières équipes encore en lice se lancent dans un sprint final sans merci et le Portugal est opposé à un adversaire redoutable : l’Angleterre. Michael Owen, le ballon d’or de 2001, le jeune Wayne Rooney, Frank Lampard, Steven Gerrard, Paul Scholes et la star David Beckham… Un arsenal dantesque pour une rencontre d’anthologie.
En cuisine, le chef « Felipão » a une nouvelle fois laissé libre cours à sa créativité. Cette fois, ce n’est pas la défense, comme contre la Russie, mais bien l’attaque qui fera l’objet de ses expériences. Nuno Gomes, le héros du match face au rival espagnol, sera reconduit au détriment de Pauleta toujours muet depuis le début de la compétition.
Mais la partie tourne instantanément à l’avantage des Anglais, Michael Owen profite d’une erreur défensive de la part de Costinha pour inscrire une reprise de volée en pivot et en déséquilibre. Une habileté d’orfèvre et un sang froid létal, l’Angleterre est prête à ramener le football à la maison… quand à la 75ème minute, Luis Figo sort remplacé par Hélder Postiga. Alors que les supporters espéraient voir Pauleta débloquer la situation, c’est le jeune attaquant vendu par Porto à Tottenham en 2003, avec 2 buts en 24 rencontres sur l’ensemble de la saison, qui est choisi par Scolari.
« Folie pour folie, prenons les plus nobles » et quand cette folie nous donne raison, Hélder Postiga égalise d’une tête rageuse 8 minutes après avoir fait son apparition. Prolongation, la tension monte d’un cran.
Alors que la rencontre se dirige inéluctablement vers la loterie des tirs au but, un autre remplaçant portugais marque le match de son empreinte. Rui Costa enclenche un rush de 30 mètres, dépose Paul Scholes et envoie le cuir violenter la barre, avant de le voir mourir au fond de la cage gardée par David James. 2 – 1 et coaching payant pour Scolari mais c’était sans compter sur Frank Lampard qui égalise, seulement quatre minutes après l’exploit du Maestro. Tirs au but, la chance sourit aux audacieux.
Dans cet exercice, les spécialistes des coups pied arrêtés prennent naturellement les devants pour assurer à leur équipe la meilleure entrée en matière dans la séance. Surprise, David Beckham et Rui Costa assomment les supporters après avoir envoyé leurs tirs dans l’espace. Deuxième surprise, Hélder Postiga, encore lui, surprend David James avec une panenka. Un geste qu’il qualifie aujourd’hui « d’irresponsabilité contrôlée » et Fernando Couto, son compagnon en sélection, lui a bien fait savoir.
« Petit, tu savais que si tu avais raté ton penalty… On était éliminés ? »
Fernando Couto à Hélder Postiga
De retour au point de départ, Darius Vassel se retrouve face à Ricardo aux 11 mètres. Le portier du Sporting CP décide alors de s’abandonner à son instinct et enlève ses gants. Vassel s’élance, il place son tir à droite du gardien… et Ricardo le repousse, à mains nues. Mal-aimé pour avoir pris la place attitrée de Vitor Baia durant cette compétition, le gardien n’a pas terminé de répondre à son pays. Il prend ses responsabilités et décide de tirer le prochain penalty. Si il rate, tout cela aura été vain mais ce soir-là, rien n’ira à l’encontre de l’histoire. Ricardo transforme sa tentative, sans trembler, et le Portugal est en demi-finale.
« Ricardo, tu dois faire quelque chose pour modifier le cours des événements. Tu dois arrêter ce penalty pour mettre un terme à la souffrance des gens. Alors j’ai enlevé mes gants et j’ai arrêté le tir à mains nues. »
Ricardo, gardien du Portugal
Du Hollandais volant au chariot d’Athéna
Au terme de ces quarts de finale, il ne reste plus qu’une dernière marche à gravir pour les quatre nations encore en compétition. D’un côté, la Grèce, tombeuse de l’équipe de France, affronte la République Tchéque de Pavel Nedvěd, de l’autre, le Portugal se retrouve confronté aux Pays-Bas. Ces derniers sont sortis deuxièmes de leur poule devant l’Allemagne, éliminée du tournoi sans aucune victoire au compteur, et derrière la Tchéquie. La finale pourrait avoir un parfum de revanche autant pour le Portugal que pour les Pays-Bas, respectivement vaincus par les deux autres demi-finalistes au premier tour.
Le 30 juin 2004 nous offre une soirée aux destins croisés. Tout comme les Portugais, les Néerlandais se sont imposés au bout de la nuit face à la Suède lors du tour précédent et, au-delà des enjeux sportifs, cette rencontre est synonyme de fin de cycle pour les deux formations. Un match qui pourrait voir Fernando Couto, Rui Costa et Luis Figo tirer leur révérence sur la scène internationale au même titre que De Boer, Stam et Overmaars.
Au coup d’envoi de la partie, Luis Figo fête sa centième cape sous la tunique de la Seleção et Cristiano Ronaldo lui souhaite un joyeux anniversaire avec l’ouverture du score. Sur un corner brillamment botté par Deco, le numéro 17 vient à bout du géant Edwin Van Der Sar d’une tête puissante au milieu de la surface de réparation. Le meilleur reste à venir car si les bougies ont été soufflées un peu plus tôt, Maniche, aux environs de l’heure de jeu, nous apporte le gâteau. Je ne le décrirais pas, admirez par vous-même.
Pour l’anecdote, Costinha marque contre son camp et les Pays-Bas réduisent le score cinq minutes après le bijou de Maniche. 2 buts à 1 score final, le Portugal aura sa revanche contre la Grèce puisque le lendemain, les hommes d’Otto Rehhagel surprennent de nouveau en éliminant la Tchéquie. Dellas délivre les Hellénistes au cours des prolongations sur coup de pied arrêté, encore une fois. C’est l’occasion pour Scolari de boucler la boucle et de repartir avec le trophée promis.
Acte IV : Pêché d’orgueil & fatalité.
Le Portugal est la première nation, depuis la France en 1984, à atteindre la finale du championnat d’Europe en tant que pays organisateur. Face aux Grecs, les Portugais héritent du statut de favoris mais les surprises lors de la saison 2003 – 2004 ont été nombreuses : Porto a remporté la Ligue des Champions, le Werder Brême a atteint le sommet du championnat allemand, Saragosse a chipé la Coupe du Roi… La méfiance est d’or et Markus Merk, l’arbitre allemand de la finale, brise le silence en donnant le coup d’envoi de la partie à l’Estadio da Luz.
Comme attendu, la rencontre est fermée, même si les gardiens Ricardo et Nikopolodis ont tous deux été mis à contribution en première période. Le plan de jeu orchestré par Otto Rehhagel est parfaitement rôdé, les espaces libres sont farouchement cadenassés et la muraille athénienne est en place mais à la 57ème minute, la foudre frappe Lisbonne de plein fouet.
Basinás se charge de tirer un corner, l’arme de prédilection des soldats hellénistes, et il trouve Charisteas qui devance Ricardo. Un cheval de Troie, au cœur de la surface portugaise, qui conclut cette offrande d’une tête crève-cœur. Le Portugal se débat, Cristiano Ronaldo échoue, Rui Costa aussi, Luis Figo également. Tel Orphée venu récupérer Eurydice aux enfers, le Portugal s’est retourné trop tôt et l’ironie de la mythologie grecque lui a volé son rêve. Rien à faire, les héros sont vêtus de blanc et de bleu ce soir là, la Grèce est championne d’Europe.
« C’est un miracle, peut-être le plus grand miracle sportif du XXIe siècle. Ce que l’on a fait, personne n’y croyait, même pas nous. »
Antonios Nikopolidis, So Foot
Un nouveau départ
« J’en garde de très bons souvenirs. Je me souviendrai de ce que nous avons vécu pendant ces matchs et de notre communion avec le public. Nous avons tout fait pour leur donner une raison de faire la fête, mais malheureusement cela n’aura pas été possible. »
Luis Figo, capitaine du Portugal
La coupe Henri-Delaunay revient de droit à la Grèce, peu séduisante mais brave, son exploit trouvera sa place directement au panthéon du football. Pour le Portugal, cette histoire symbolise la fin d’un cycle, Fernando Couto et Rui Costa prennent leur retraite internationale, au même titre que Luis Figo (qui décidera tout de même de revenir pour disputer la Coupe du Monde 2006).
Cependant tout n’est pas à jeter, Scolari et ses folies ont éveillé l’allégresse d’un peuple dans les bars, sur les plages et les places. Le lendemain de la Seleção se précise et des promesses telles que Cristiano Ronaldo se forment, se tiennent. L’EURO 2004, avec le recul, est une préquelle. Une déception nécessaire pour mieux apprécier les joies futures, comme celles connues 12 ans plus tard, en 2016.