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Opinion

Convocation du Portugal : entre oubliés et éventuel épilogue

Portugal

Ce jeudi, Fernando Santos est venu dévoiler sa liste pour la réception de la Turquie, avant de disputer une éventuelle finale des play-offs en cas de victoire. L’absence de certains joueurs fait jaser, le sélectionneur du Portugal est de nouveau conspué.

« Ce n’est pas important de parler de la présence ou non de tel ou tel joueur.  » Et bien si. Contrairement à ce que dit l’expression, les absents n’ont pas toujours tort. Et cette convocation ne fait pas office d’exception. Une fois encore, les choix de Fernando Santos interrogent, excèdent. Parlons-en.

William Carvalho a-t-il été préféré à Vitinha ?

L’un est un habitué de la Seleção, l’autre est l’un des prospects les plus séduisants du football portugais. Le premier a été sélectionné, le second laissé de côté, provoquant presque unanimement le mécontentement des supporters lusitaniens. Si Vitinha n’est pas là, alors c’est forcément qu’un joueur a pris la place qui lui était promise. Au moment de se pencher sur la liste des convoqués, le coupable est vite ciblé : William Carvalho. Pourtant, vomir la présence du sévillan en signe de protestation contre l’absence de Vítor Ferreira n’a pas de sens. William mérite sa place. Il est vrai que son Euro en juin dernier ne plaide pas en sa faveur, mais tirer un trait sur ses nombreux bons et loyaux services rendus depuis presque 10 ans, alors qu’il réalise très certainement sa meilleure saison depuis son arrivée en Andalousie, relève de la malhonnêteté, ou bien de l’ignorance. Mais ce n’est pas nouveau. Le “tracteur”, comme certains s’amusent à le surnommer, a toujours eu cette étiquette de mal-aimé. Du haut de ses 69 sélections, il a souvent été pointé du doigt dans les moments compliqués, malgré le fait qu’il soit l’un des rares à toujours être au niveau. Alors, au lieu de prendre William Carvalho comme bouc émissaire, ne serait-il pas plus sage de s’attarder, par exemple, sur le fait que le sélectionneur ait convoqué 5 latéraux ?

Ricardo Horta, c’est quoi le soucis ?

Il traverse très certainement la meilleure période de sa carrière, a marqué 19 buts et délivré 8 passes décisives cette saison (TCC), mais ça ne suffit toujours pas. Cette fois-ci, l’absence de Ricardo Horta relève de l’injustice. À l’heure où tout le Racing Club de Lens fête la première convocation de Jonathan Clauss en équipe de France, le natif de Sobreda continue d’être snobé. Dans un groupe dans le besoin, son retour aurait été une bouffée d’air frais, un semblant de renouveau. Mais une fois de plus, Fernando Santos est venu envoyer un signal négatif à ceux qui peuvent prétendre à être convoqués, préférant certains joueurs à d’autres, non pas pour leur niveau, mais plutôt pour leur nom. Au jeu de la concurrence, censé primer sur tout le reste, Ricardo Horta aurait dû être de la partie. Peut-être aurait-il fallu qu’il réalise ce genre de performances au sein d’un autre club ? La couverture médiatique autour du SC Braga est si ridiculement négligée, qu’il n’est pas impossible que le sélectionneur ne soit tout simplement pas mis au courant que le Portugal ne se limite pas à trois clubs seulement.

Fernando Santos : The last dance ?

Alors, on aura beau regretter l’absence de tel joueur ou de s’offusquer de la présence d’un autre; les choix ne sont imputables qu’à un seul homme, Fernando Santos. De Héros à zéro, la corde n’a été que trop tirée. L’échec lors de l’Euro aurait dû sonner le coche, celui d’avoir raté la qualification directe pour la prochaine Coupe du Monde, aussi. Mais la Fédération Portugaise n’a cessé de lui renouveler sa confiance. Pourtant, l’équipe peine à développer un jeu à la hauteur des individualités qui la composent, fait le dos rond face aux grandes nations, se satisfait de victoire “à l’orgueil”, “au mental” omettant que le football est avant tout un divertissement populaire. Mais aujourd’hui plus que jamais, l’ingénieur semble dos au mur. Le Portugal se doit d’être de la partie en novembre. Et pour cela, l’équipe devra vaincre la valeureuse sélection Turque, avant d’affronter le vainqueur entre l’Italie et la Macédoine du Nord. Le défi s’annonce de taille, peut-être le dernier du mandat de Fernando Santos.

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