Deux ans que je me plie à l’exercice barbant de l’analyse des listes de Fernando Santos. Alors pour une fois, à quelques jours de l’ennuyeux Portugal – Qatar (9/10) et de l’insipide Portugal – Luxembourg (12/10), accordez-moi un instant roue libre.
L’ingénieur dirige, bâtit, Fernando lui, nous irrigue, nous bassine. Fernando c’est le tonton qui remplit mieux le cendrier que son rôle de père. Mais c’est surtout le tonton qui ne laisse pas Valentin dormir à la maison. Tu l’adore ton cousin pourtant. Vous aviez même prévu de tester le nouveau EFootball2022. Mais Fernando a toujours le dernier mot. Non, c’est non.
Rafael Leão plante, Fernando Santos se plante
« Je n’ai vu que quatre rencontres après le confinement, puis j’ai décidé que je ne pouvais pas en voir plus. » Ce qui est cool avec Fernando, c’est que le risque de coups bas est faible. Monsieur ne regarde pas les matchs, et il a le mérite de nous prévenir. Là où ça se corse par contre, c’est que le temps n’a pas le temps. Et moi non plus. Pourtant, j’en ai consacré pas mal à écrire un article sur le début de saison de Rafael Leão. Le bougre, un mois qu’il flambe, et même quand il est amené à croiser Liverpool ou l’Atletico Madrid en Ligue des Champions, c’est le même tarif. Alors excuse-moi Fernando, mais fais un effort. Ok tu diriges Ronaldo, Pepe et consorts, mais tu sais ce que ça coûte un article de 2688 caractères ? Égoïste, va.
William Carvalho, pourquoi ?
Théorie nº1 : Willy Situations
Trois titularisations depuis la dernière trêve, une masterclass contre Getafe, une convocation. Il en faut peu pour revoir Willy en sélection. Léna disait + = +, chez Fernando on est plus adepte du – = +. Moins on le voit en club (6 titularisations TCC avec le Real Betis en 2021), plus William a de chances d’être en sélection.
Théorie nº2 : Une tradition à faire perdurer
En 2021, glorifier les traditions d’antan est perçu comme une rétrogradation. À une époque où le progrès est sans cesse promu, il serait alors mal venu d’exiger une perpétuation quelconque. Mais Fernando ne lâche pas le morceau. Du haut de ses 66 printemps, lui le vieux de la vieille, il lui est inconcevable que sa sélection de football défende les couleurs du Portugal sans Carvalho. Depuis le départ à la retraite de l’illustre Ricardo, William est donc le seul à pouvoir répondre à cette exigence. La rumeur voudrait que Fernando ait sondé Vítor (Gil Vicente) et Anderson (Santa Clara), mais contrairement à Otávio et Matheus Nunes, ils ne sont malheureusement pas encore naturalisés… Car(v)alho ! *
* Jeu de mots fort bien trouvé. Sans le « v », ça donne p*tain. Pas très glorieux tout ça.
Matheus Nunes ou la résultante d’un égo surdimensionné
Alors au risque de vous décevoir, non, Matheus Nunes n’est pas un choix footballistique. Non pas qu’il n’ait pas les qualités requises, bien au contraire. La vérité, c’est que Fernando a une grosse fierté, et se faire voler Matheus par Tite lui était inconcevable. En septembre, quelle ne fût pas sa surprise lorsqu’il vit que son homologue brésilien avait pris les devants en le sélectionnant. Mais Fernando a des atouts de taille dans sa manche. Deux, trois appels plus tard, une centaine de cartouches de cigarettes promises à son paternel (celles prévues pour son périple à l’Euro), et l’affaire Matheus Nunes était définitivement bouclée. Indiscutable à Sporting, profil pouvant apporter une réelle plus-value dans l’entrejeu portugais, oui, mais l’égo passe avant tout.
* mise à jour 05/10/2021 : Rafael Leão a finalement été appelé par Fernando. Les premiers bruits de couloirs semble appuyer la thèse d’une agression de l’ailier du Milan AC, qui se serait rendu au domicile du pauvre Rafa Silva pour lui assener une clé de jambe destructrice. Une enquête non-officielle, la mienne, est ouverte.