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Coupe du Monde 2022 : le Portugal en danger

Coupe du Monde 2022 – Face à la Serbie ce dimanche soir, et malgré la qualité de son effectif lui allouant le statut de favori, le Portugal a failli (1-2). Figure majeure de cette contre-performance, Fernando Santos est donc, plus que jamais, dans l’œil du cyclone.

Même les plus sceptiques se gardaient le droit de ne pas y croire. Pourtant, à l’Estadio da Luz, la Serbie a surpris son monde. Rapidement menés au score après un but de Renato Sanches, les hommes de Dragan Stojković sont parvenus à égaliser à la demi-heure de jeu, avant de prendre l’avantage dans les toutes dernières minutes. Ce but de Mitrović, synonyme de libération, d’exaltation et de qualification pour la Serbie, a été celui d’une juste punition pour le Portugal.

Résultat de plusieurs années laborieuses

Cette défaite, ce n’est pas le revers d’un soir, mais bien celui d’une période qui n’a que trop durée. Une période au cours de laquelle le crédit du sélectionneur n’a jamais semblé être questionné. Une période au cours de laquelle ses nombreuses lacunes ont tant de fois desservi la sélection, et ce malgré le fait qu’il y soit à sa tête depuis sept longues années.

Protégé par une presse qui a préféré tirer du positif de résultats apathiques, plutôt que d’interroger un contenu toujours plus soporifique. Adulé par des supporters aveuglé par deux titres pour lesquels nous lui serons toujours profondément reconnaissant. Prolongé jusqu’en 2024 par sa fédération malgré une évidente fin de cycle. Cet échec, c’est celui d’un homme, mais omettre la responsabilité de tous, ce serait se fourvoyer.

La débâcle à laquelle nous sommes actuellement confronté n’a cependant rien d’un épiphénomène. Lors de la phase de qualification à l’Euro 2020 déjà, le Portugal avait fini second de son groupe, derrière l’Ukraine. La présente situation n’est donc pas si différente. Elle n’altère cette fois-ci que dans le fait que la seconde place n’est pas directement qualificative. La nuance est capitale certes, mais ne juger qu’à travers un résultat, n’est-ce pas là une des raisons qui a conduit la sélection à cette situation ?

Tendre le bâton et se faire battre

Sous les yeux de l’illustre Luís Figo, le Portugal s’est comporté comme une petite équipe de bas de tableau, désirant à tout prix tenir le score pour éviter la relégation. Même dans cette configuration, contre-productive au premier abord, rien n’a été mis en place pour tenter ne serait-ce que de faire mal sur transitions offensives. Les changements en cours de match n’ont pas été productifs non plus, et la rentrée de Palhinha pour tenter de solidifier le milieu et passer à cinq défenseurs va dans le sens de l’idée de se la jouer petit bras.

Une attitude minimaliste qui se ressent également dans sa communication, puisque rappelez-vous, après la rencontre face à la République d’Irlande, ce dernier s’auto-congratulait d’un triste nul. « Je suis satisfait du résultat. Au classement, gagner 5-0 ou faire match nul, c’était la même chose. Bien sûr que j’aurais préféré gagner 5-0, mais le résultat est positif. » Est-ce bien convenable de raisonner de la sorte lorsque l’on est à la tête d’un pays qui se veut être dominant sur la scène du football mondial ? Quel message envoie-t-il à ses joueurs et aux supporters ? Tant de questions rhétoriques sur lesquelles peu n’osaient se pencher, mais qui ont très vite trouvé réponse dans la défaite.

Quelle suite ?

Malgré cet échec cuisant, Fernando Santos ne semble pas encore être sur la sellette. Après la rencontre, il est de nouveau venu se muer en prophète pour nous expliquer que l’équipe sera présente au Qatar pour le Mondial, et qu’elle sortira victorieuse lors la phase de barrage. Pour cette édition pourtant, ça ne sera pas simple du tout. Contrairement aux précédentes phases de play-off, qui se jouaient sur un match aller-retour, le Portugal devra jouer une demi-finale, avant d’espérer pouvoir disputer une finale, qui lui donnera alors accès à la prochaine Coupe du Monde.

L’avenir de la sélection reste en suspend. Celui de Fernando Santos également. Le choix le plus juste serait de le remercier, mais voir la Fédération Portugaise de Football lui réitérer sa confiance jusqu’au bout, tant que l’ultime catastrophe n’aura pas été franchie, reste le plus probable.

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