Cette fois-ci, c’est vraiment le début de la fin. À 39 et 41 ans, Cristiano Ronaldo et Pepe s’apprêtent à écrire l’ultime chapitre de leurs aventures européennes sous le maillot de la Seleção.
Pour Cris, elle a débuté en 2004, au pays, sur fond d’un immense traumatisme, indélébile. Pour Pepe, quatre ans plus tard, par la déception d’une élimination précoce, légèrement adoucie par sa présence dans l’équipe-type du tournoi.
De 2008 jusqu’à maintenant, les deux compères ne se sont jamais lâchés.
En 2012, les Maya avaient prédit la fin du monde, à tort. Ou bien peut-être parlaient-ils du notre, supporters de la Seleção, qui avons cru toucher une nouvelle finale du bout des doigts, avant que ne s’y fracasse le ballon de Bruno Alves.
Et puis 2016 a débarqué à l’improviste. Personne n’y croyait. Personne, sauf le chef de bande : Fernando Santos. Ses lieutenants ont appliqué son plan à la lettre, se sont fait bousculer, ont été conspués, mais la Seleção a fini par récolter un fruit que jamais auparavant elle n’avait pu goûter. Pas même avec ses générations dorées.
Cinq ans plus tard, pas grand chose à se mettre sous la dent pour le défenseur central. Sûrement sa compétition la plus quelconque. Ronaldo inscrit cinq buts, termine co-meilleur buteur du tournoi mais le Portugal se fait cueillir à froid dès les huitièmes, par la Belgique de Roberto Martinez.
Arrive enfin 2024. Ce même Roberto, passé de bourreau à sélectionneur, voue un respect immense aux deux vétérans de l’équipe. Pas une seule fois il ne manque l’occasion de saluer leur longévité, leur professionnalisme, leur éthique de travail, leur faim de victoire. Et à raison. Même si Pepe est plus fragile, ces deux-là sont faits d’un bois différent.
Il faut bien comprendre qu’au cours de ce tournoi, l’un peut devenir le joueur le plus vieux à disputer un match de l’Euro, à 41 ans et 3 mois. Tandis que l’autre s’apprête à faire passer le record de participation à un Championnat d’Europe, de cinq à six.
Le plus fou avec eux, c’est que leur place n’est même pas usurpée, loin de là. Malgré Rúben Dias, António Silva, Danilo Pereira ou autre Gonçalo Inácio, Pepe demeure le meilleur défenseur central de l’équipe portugaise. Et ceux qui seraient tentés de rétorquer que Rúben a pris les rênes feraient mieux de se relancer les deux dernières compétitions du Portugal.
Pour Cristiano, c’est pareil. Il met dix pions lors des éliminatoires, une cinquantaine avec Al-Nassr cette saison, et ne se laisse impressionner ni par Diogo Jota, ni par Gonçalo Ramos. C’est même plutôt le contraire…
Ce soir face à la Tchéquie, les deux « papys » devraient être alignés d’entrée de jeu. En plus des nouveaux records qu’ils établiront respectivement, c’est surtout le compte à rebours de leurs derniers instants dans un Euro qui sera lancé. Au mieux, on profite d’eux sur sept matchs. Au pire, on serait contraint de les quitter à trois. Pourvu que le numéro fétiche de Cristiano fasse office de porte bonheur.