Novembre 2025 restera peut-être comme un tournant dans la relation passionnelle entre Cristiano Ronaldo et le Portugal. Alors que la Seleção a validé son billet pour la Coupe du Monde 2026, le capitaine, bientôt quadragénaire, se retrouve au cœur d’une tempête médiatique et populaire inédite. Entre performances en demi-teinte, carton rouge évitable et comportement critiqué, l’intouchable CR7 ne l’est plus vraiment. Décryptage d’une fracture grandissante.
Un carton rouge et une absence qui font parler
L’épicentre de la polémique remonte à la défaite contre l’Irlande (0-2) mi-novembre. Frustré, Cristiano Ronaldo a été expulsé pour un coup de coude, laissant ses partenaires à dix. Son attitude à sa sortie du terrain, applaudissant sarcastiquement le public, a été très mal perçue par une partie de la presse portugaise, A Bola qualifiant son comportement de « regrettable ».
Mais le plus dur était à venir. Suspendu pour le match décisif contre l’Arménie, le Portugal a livré une prestation collective éblouissante, s’imposant sur le score fleuve de 9-1. Si Ronaldo a célébré la qualification sur ses réseaux sociaux, cette victoire éclatante en son absence a inévitablement relancé le débat : l’équipe joue-t-elle mieux, plus libérée, sans sa star omnipotente ?
L’ombre de CR7 sur la nouvelle garde
Cette question, longtemps taboue, est désormais posée ouvertement. La nouvelle génération dorée du Portugal, incarnée par Joao Neves, Vitinha, Bruno Fernandes, Rafael Leão, semble parfois bridée par la nécessité de chercher systématiquement son capitaine.
Le sélectionneur Roberto Martinez continue de défendre publiquement son joueur, louant son leadership et sa passion. Mais sur le terrain, l’intensité du football moderne et le pressing constant exigé au plus haut niveau semblent de plus en plus difficiles à assumer pour un joueur de 40 ans, aussi légendaire soit-il. La question de son statut de titulaire indiscutable pour le Mondial 2026 est désormais sur toutes les lèvres.
Des polémiques extrasportives qui pèsent
Au-delà du terrain, l’image de Ronaldo au Portugal s’est aussi brouillée. Sa récente rencontre très médiatisée avec Donald Trump aux États-Unis a divisé l’opinion publique portugaise. Pour beaucoup, cette proximité avec des figures politiques controversées cadre mal avec le rôle d’ambassadeur national qu’il endosse depuis deux décennies.
De plus, ses critiques récurrentes sur le niveau du championnat portugais, ou ses déclarations passées sur un éventuel retour au Sporting finalement avorté pour l’Arabie Saoudite, ont laissé des traces chez les supporters locaux. L’amour inconditionnel fait place à une relation plus complexe, faite de reconnaissance éternelle mais aussi d’une certaine lassitude face aux « shows » de la star.
Cristiano Ronaldo restera à jamais le plus grand joueur de l’histoire du Portugal. Mais à l’aube de ce qui sera sûrement sa dernière Coupe du Monde, le pays se demande si le meilleur service qu’il puisse rendre à la Seleção n’est pas d’accepter un rôle différent, plus en retrait, pour laisser la place à l’avenir. Un dernier défi immense pour l’ego du champion.
