Dans un italien marqué par un accent qui le renvoi à ses origines, José Mourinho a répondu aux questions des journalistes lors de sa présentation à la presse ce jeudi. Un moment très particulier pour le nouvel entraîneur de l’AS Roma, qui se sait attendu par les supporters, mais également par les observateurs.
Onze ans après avoir quitté l’Inter Milan, le Special One est de retour en Italie. Parti après un extraordinaire triplé, il y revient cette fois-ci après avoir « échoué » à Tottenham.
I. Rome, la ferveur du ballon rond
Un élément fort rassemble les tifosi romanisti et la ville romaine. L’amour du football qui y est inculqué. Parfois par ce prisme, ils ne forment qu’une seule et même entité. Le Spécial One le sait plus que quiconque.
« Premièrement, je vais et je dois remercier tous les supporters. Leur réaction suite à mon arrivée au club a été exceptionnelle. Je suis très ému par leur manière de m’avoir reçu.
Je ne suis pas ici pour la ville; ce ne sont pas des vacances. Mais le lien incroyable entre ce club et la ville est évident : l’écusson, les couleurs, le nom. Parfois, la ville et le club sont même confondus. La passion pour le football ici est immense.
Je dois apprendre à connaître l’équipe. Le groupe ne peut pas changer avant que vous soyez conscient de ce que vous avez. Aujourd’hui c’est le premier jour d’entraînement et les joueurs doivent comprendre notre méthode de travail, qui est assez simple: il faut être à 100%. »
II. Chacun sa place
La Serie A, la Roma, et José lui-même; tous partagent, malencontreusement ou non, une considération revue à la baisse. Entre humilité et punchlines, José Mourinho a tenu à remettre fermement l’église au milieu du village.
« Quand on parle du championnat italien, on parle également d’une nation qui est en finale européenne. La plupart des joueurs de l’équipe nationale jouent en Serie A, donc si le championnat n’est pas considéré à l’étranger comme l’un des principaux championnats du football européen, alors il est de notre responsabilité de faire plus.
Dans mes trois derniers clubs, Chelsea, Manchester United et Tottenham, j’ai remporté un titre de champion, trois coupes et emmené une équipe en finale. Apparemment, c’est un désastre pour moi. Mais pendant ce temps, il y en a peut-être qui ne réaliseront jamais ça de toute leur vie.
Je ne veux pas que ce soit la Roma de Mourinho, je veux que ce soit la Roma des Romanisti, dont je fais partie. Pas plus, pas moins. Si vous voulez, vous pouvez parler de la Juve d’Allegri, du Napoli de Spalletti, ou de la Lazio de Sarri, mais je n’aime pas l’étiquette de « la Roma de Mourinho ». Il y a beaucoup de travail à faire ici, mais il y a une chose à laquelle nous ne pouvons échapper : cette équipe a terminé à 29 points du vainqueur du championnat et à 16 points de la quatrième place. »
III. Un projet sur le long terme
Rome ne s’est pas faite en un jour, le club de la ville éternelle non plus. Et lorsque les réussites du présent sont comparées aux vestiges du passé, José Mourinho tient une nouvelle fois à calmer les ardeurs.
« Le « temps » est l’un des mots clés que j’ai retenu lorsque j’ai rencontré les propriétaires. C’est la clé de notre projet ici. Évidement si nous pouvons accélérer les choses c’est encore mieux. Ici en interne, nous discutons d’un projet, nous travaillons, nous nous améliorons, nous nous perfectionnons. Les titres viendront.
Les propriétaires ici ne veulent pas de succès isolé. C’est plus difficile quand vous poussez pour un succès durable parce que c’est plus facile de gagner de manière isolée. C’est encore plus facile si vous gagnez et que vous ne payez pas les salaires des joueurs.
Les comparaisons avec Conte ? Il y a certains entraîneurs dans l’histoire des clubs auxquels il ne faut jamais faire de comparaison. Ici à Rome, par exemple, ne comparez personne à Liedholm ou Capello. Quand on parle de l’Inter, on ne peut comparer personne à moi ou à Herrera. »