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Seleção

Le Portugal peut-il remporter la Coupe du monde 2022 ?

Pour sa huitième participation à la Coupe du monde, le Portugal, dont le statut oscille entre celui de favori et d’outsider, cherche à conquérir sa première étoile. Encore faut-il s’en donner les moyens.

Dans son histoire, la Seleção n’a encore jamais remporté de Coupe du monde. En 1966, menée par l’illustre Eusebio, elle s’en est pourtant approchée. Mais elle n’a pu se contenter que d’une 3e place, sa meilleure figuration jusqu’ici. 56 ans plus tard, la bande à Ronaldo cherche à faire mieux. Et s’il ne fait nul doute qu’elle est armée pour, son utilisation limitée, par un sélectionneur dépassé, étouffe toutes ardeurs naissantes. 

Un billet pour le Qatar obtenu tardivement

Alors qu’elle a longtemps été tirée vers le haut par une locomotive portant le numéro 7, la sélection portugaise est aujourd’hui composée de ce qui peut se faire de mieux dans le monde. Des champions d’Angleterre, d’Espagne, d’Italie, des joueurs capables de truster les trente premières places du Ballon d’or : elle n’est plus 1+25, mais bien un groupe complet et talentueux.

Alors vu comme cela, tout porte à croire que le Portugal se porte bien mieux, mais il n’en est rien. En réalité, le pays a souffert pour être du voyage au Qatar. Bien plus qu’il ne le devait. Seconds de leur groupe de qualification derrière la Serbie, après une humiliante défaite à l’Estadio da Luz – contre cette même équipe, lors de la dernière journée (1 – 2) – les hommes de Fernando Santos ont dû passer par la phase barrage. S’évitant l’Italie, ces derniers sont parvenus à vaincre la Turquie (3 – 1), avant de s’imposer face à la modeste équipe de Macédoine du Nord (2 – 0).

Un bilan qui frustre

Si l’on revient un peu en arrière, le Portugal reste sur trois éditions décevantes. Un arrêt lors des huitièmes de finale en 2010, face au futur vainqueur (Espagne, 0 – 1), un cataclysme en 2014, marqué par une élimination dès la phase de groupe (3e), puis un nouveau stop en 1/8e, quatre ans plus tard, contre l’Uruguay d’Edinson Cavani (1 – 2).

Plus récemment, lors de l’Euro 2021, le Portugal s’est arrêté dès les huitièmes de finale, contre la Belgique (0 – 1), après une phase de groupe qui a frôlé le ridicule (3e place qualificative). Et ce n’est guère mieux en Ligue des Nations, puisqu’en septembre dernier, comme lors de l’édition précédente, le Portugal ne s’est pas qualifié pour le Final Four, cette fois-ci après une défaite contre la sélection espagnole (0 – 1).

Autre problème, et non des moindres : le Portugal affiche un embarrassant plafond de verre face aux grosses écuries. Il ne parvient tout simplement pas à les battre. Depuis janvier 2020, la Seleção a affronté quatre fois l’Espagne, trois fois la France, et une fois la Belgique et l’Allemagne. Bilan : 0 victoire, 5 nuls, 4 défaites et bien des problèmes à déployer un jeu décent…

Et comme si tout cela ne suffisait pas, le Portugal vit une étrange période dernièrement. Depuis l’interview de Cristiano Ronaldo, toute la sphère médiatique saute sur la moindre occasion pour évoquer le sujet, et les joueurs sont harcelés de questions le concernant. On est alors en droit de se demander si, à force, cette redondance ne pourrait-elle pas créer un climat de tension au sein du vestiaire. Mais jusqu’ici, tous affirment le contraire. Tous portent le même discours unificateur autour de leur capitaine.

Faire table rase pour le gros lot ?

Alors oui, tout n’est pas parfait, loin, très loin de là. Mais le peuple portugais peut néanmoins nourrir de grandes ambitions. Déjà parce que comme dit précédemment, la Seleção pullule de joueurs forts. Et à chaque poste. Ensuite, et quand bien même il est sur une pente descendante, parce que Cristiano Ronaldo est là. Et comme son vieil ami Pepe, il dispute très certainement le dernier Mondial de sa carrière. En ligne de mire, le joueur le plus capé de l’histoire de la sélection a d’ailleurs encore un record à battre : celui du nombre de buts marqués par un joueur portugais, détenu par Eusebio (9 buts). Lui n’est encore qu’à 7 unités.

« Être champion du monde, je pense que c’est possible. J’y crois et les joueurs aussi. »

Fernando Santos, après l’annonce des 26 convoqués

Lorsqu’ils sont interrogés à ce sujet, tous les joueurs, et même Fernando Santos, se permettent d’en rêver. L’objectif est clair et il se matérialise par une étoile jaune à cinq branches. Reste à savoir si, malgré toutes les tempêtes qu’il traverse, comme Vasco de Gama avant lui, le Portugal réussira à se transcender dans un format aussi court et intense qu’une Coupe du monde. Premier rendez-vous : ce jeudi face au Ghana.

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