Brillant lors de la phase de groupes, Bruno Fernandes est enfin parvenu à montrer le visage que l’on attendait de lui au Portugal. Face à la Suisse ce mardi, il sera l’élément clé d’une équipe qui rêve d’étoile.
Il est coutume de dire que la patience est une vertu. Mais dans le monde du football, c’est un poil différent. L’obligation de résultats et de performances qui incombent aux différents acteurs du ballon rond exclus d’office ce don du temps. Pire, ils l’accélèrent. Deux mauvais matchs deviennent alors une éternité. Toutefois, il paraît que tout vient à point à qui sait attendre. Et alors que l’on pensait qu’avec Bruno Fernandes, le jeu n’en valait pas la chandelle, voilà que les planètes se sont enfin alignées. Le milieu de 28 ans a démarré sa Coupe du monde 2022 sur les chapeaux de roue, au point d’assurer la figure de taulier de la Seleção.
Enfin un joueur de tournoi ?
Retour 4 ans auparavant. Lors du Mondial en Russie. Bruno Fernandes démarrait d’entrée de jeu face à l’Espagne. Six buts plus tard, il a vu le reste de la compétition depuis le banc. Rebelote pendant l’Euro en 2021. Titulaire face à la Hongrie et l’Allemagne, ses performances sont jugées trop insuffisantes et il ne le sera pas ni face à la France, ni lors des huitièmes de finale contre la Belgique. On aurait alors pu imaginer que Fernando Santos étudierait d’autres options pour son entrejeu, mais il n’en est rien. Lorsque le Portugal joue ses qualifications pour ces grandes compétitions, ou qu’il dispute la Ligue des Nations, le mancunien est constamment dans le onze portugais. Preuve que Fernando Santos compte sur lui. Et qu’il ne voit pas l’évolution de son équipe sans un joueur aussi talentueux que frustrant. Mais cet entêtement semble enfin porter ses fruits.
Bruno Fernandes l’éboueur
À force d’accumuler les déchets dans son jeu, Bruno Fernandes s’est enfin décidé à sortir les poubelles. Fini les ballons perdus, les passes à contre-courants ou les gestes de frustration, le mancunien s’est mué en métronome. Le jeu du Portugal passe par ses pieds, par la liberté positionnelle qui lui est octroyée, par le tempo qu’il dicte. Et les buts aussi. Face au Ghana d’abord, c’est lui qui vient donner cet amour de ballon pour João Félix qui permet à son équipe de reprendre l’avantage. C’est encore lui qui, une poignée de minutes après, vient enfoncer le clou en servant Rafael Leão dans un timing parfait. Quatre jours plus tard, contre l’Uruguay, bis repetita. Son centre en direction de Cristiano Ronaldo trompe le gardien adverse et vient faire sauter le verrou de la Céleste. Il parvient même à doubler la mise sur un penalty parfaitement tiré qu’il est venu obtenir. Deux buts et deux passes décisives en deux matchs, le contrat est rempli.
Laissé au repos face à la Corée du Sud, Bruno Fernandes aborde donc les huitièmes de finale face à la Suisse en très grande forme. Mais à ce stade, c’est une nouvelle compétition qui commence. Espérons qu’il puisse être au rendez-vous.