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Opinion

Portugal : Roberto Martinez a perdu bien plus qu’un match

Une gestion félicitée mais foncièrement imparfaite, Diogo Leite et Dany Mota snobés, du favoritisme, des totems d’immunité… retour sur le plus gros raté du mandat de Roberto Martinez.

Hier soir, le Portugal s’est incliné par deux buts à zéro sur la pelouse de la Slovénie. Une première pour Roberto Martinez depuis son intronisation à la tête de la Seleção. Mais outre cette défaite, qu’il s’est empressé de dédramatiser en conférence de presse, c’est sur un autre pan que le technicien espagnol a perdu : son pari. Celui de tout miser sur cette trêve internationale, la dernière avant celle de l’Euro 2024, pour donner un semblant d’opportunité.

Alors oui, le groupe a tourné, Jota Silva et Francisco Conceição ont eu le droit à une trentaine et quarantaine de minutes chacun, mais quid de Diogo Leite ? De Dany Mota ? Le premier est titulaire à l’Union Berlin, a déjà été convoqué une première fois en mars 2023, sans disputer la moindre minute, et n’a connu que l’odeur du banc ce mois-ci. Le second, tout enjoué, dont la convocation en a surpris plus d’un, que la fédération portugaise a même envoyé en conférence de presse samedi dernier, n’aura pas foulé la pelouse non plus.

Alors soyons clair, l’idée n’est pas de faire de la charité, mais en sélectionnant 32 joueurs au lieu des habituels 23-25, d’en faire deux groupes de 23, et de laisser les deux joueurs sur la touche, sans daigner utiliser ses cinquièmes et sixièmes changements face à la Slovénie, quel message envoi-t-il ? Quel message envoie-t-il à João Neves, à qui il a tant de fois chanté les louanges auprès des médias mais à qui il n’a accordé que 28 minutes ? Quel message envoie-t-il au peuple portugais en donnant autant d’opportunités à Rúben Neves, qui est passé totalement à côté de sa Coupe du monde 2022, qui joue en Arabie Saoudite, et qui, face au Liechtenstein, le 16 novembre 2023, a même été aligné en défense centrale ? 

En misant tout sur cette trêve internationale, Roberto Martinez s’est fourvoyé. L’équipe avait déjà validé son billet pour le Championnat d’Europe avant même de disputer ses trois dernières rencontres de qualifications. Pourquoi ne pas avoir testé plus de joueurs, donné plus d’opportunités, appuyé davantage sur le principe de concurrence qu’il chérit tant ?

Roberto Martinez n’est à la tête de la Seleção que depuis un peu plus d’un an. Bâtir un groupe, donner des opportunités, s’appuyer sur les travaux de son prédécesseur, c’est son boulot. Un boulot parfois injuste, ingrat, mais qu’il faut mener à bien sans pénaliser certains joueurs et en favoriser d’autres, comme Toti Gomes, dont la présence récurrente en sélection interroge encore.

Le 20 mai prochain, le technicien espagnol annoncera sa liste pour l’Euro 2024. Elle sera composée de 23 à 26 joueurs. Qui seront les heureux élus ? Les laissés de côté ? Quelles en seront les raisons ? Les dés ne sont-ils pas déjà pipés ? Wait and see. 

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