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Opinion

On aime tous Bernardo Silva – Chronique

Hier soir, la foudre s’est abattue sur l’Etihad Stadium. Pendant une heure trente, le Real Madrid a donné l’impression de n’être que du gibier, face à onze chasseurs assoiffés par l’idée de remporter le trophée qui leur file entre les doigts depuis bien trop longtemps. Pourtant, cette configuration, on ne la connaît que trop bien. Les Merengue souffrent, sont acculés, puis Carlo Ancelotti lève le sourcil – celui de son choix – et la tendance s’inverse. Mais ce refrain, cette dramaturgie, Bernardo Silva a décidé de s’en affranchir. Pas question de revivre la désillusion de la saison dernière. Alors, le portugais n’a pas louvoyé. D’un but, puis d’un deuxième, il est venu ouvrir la voie à une soirée historique (4 – 0). 

Bernardo, mon cher Bernardo…

Il n’est pas féru de loto, et pourtant, il joue 6, 8, 10 ou (faux) 9 sur demande. Il n’est pas politicien, mais est à l’aise à droite comme à gauche. Il n’est pas un grand buteur, mais est capable de mettre un doublé en demi-finale de Ligue des champions, face au Real Madrid. Oui, Bernardo Silva n’est pas grand chose. C’est un paradoxe. Un bug dans la matrice. Pep Guardiola dit de lui qu’il est l’un des meilleurs joueurs qu’il ait entraîné dans sa vie. Qu’il comprend le jeu, qu’il le lit, qu’il est spécial. Alors, peut-être qu’il est tout à la fois. De ceux qui ne cristallisent pas l’attention. De ceux que le Ballon d’Or ignore. De ceux que le football remercie mais que les fans ont tendance à oublier, trop occupés à parler de Haaland et Mbappé, ou de Mbappé et Haaland. Il est ce qu’il n’est pas. Mais ça lui ressemble bien. Du haut de son mètre 73, à peine plus haut qu’un certain Léo Messi — on vous laissera juger de cette comparaison tendancieuse — Bernardo est le même sur la pelouse qu’en dehors. Le joueur et l’homme font la paire. Et il est génial.

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