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Seleção

Portugal – Coupe du monde 2022 : une liste incohérente ?

Analyse de la liste des convoqués de Fernando Santos.

Jeudi soir, Fernando Santos a dévoilé sa liste des convoqués pour la Coupe du monde. Des choix forts ont été faits, au dépend parfois, d’une certaine cohérence. 

Établir une commanderie de soldats pour une compétition aussi prestigieuse : voilà la dure tâche à laquelle ont dû s’atteler les 32 sélectionneurs des sélection nationales. Et avec un vivier de talent aussi fourni que celui du Portugal, Fernando Santos a été contraint de prendre des décisions, qui sont loin de faire l’unanimité.

Renato Sanches snobé : une injustice ? 

Si chez les gardiens et en défense, la composition des joueurs sélectionnés suit une certaine logique – à laquelle on ajoute l’incorporation de la sensation, Antonio Silva – dans l’entrejeu, une absence de haut standing s’est faite remarquer. Celle de Renato Sanches. 

Après l’avoir manqué une première fois, en 2018, le milieu du PSG se voit à nouveau refuser l’accès à la Coupe du monde. Pourtant, Renato a rendu bien des services à la Seleção. La plus récente démonstration fut lors de l’Euro 2021, où il a apporté un dynamisme non-négligeable, à une équipe totalement amorphe, perdue. Se priver d’un profil aussi atypique, qui propose un volume de jeu aussi conséquent, pour un tournoi d’une importance capitale, est dommageable.

Renato Sanches, seul contre tous. (Photo by Alex Pantling/Getty Images)

L’unique joueur convoqué au poste de numéro 8 et ayant, à un certain degré, des caractéristiques similaires est Matheus Nunes. Là encore, des interrogations peuvent se poser car, bien que le milieu des Wolves possède une large palette technique, son début de saison en Angleterre est loin d’être étincelant, et il n’a, contrairement à son homologue, aucun match référence en sélection.

Lorsque les journalistes évoquent l’absence de celui qui l’a grandement aidé à remporter le premier trophée majeur de l’histoire du Portugal, Fernando Santos reste évasif : «Ce qui est le plus important, ce sont ceux qui vont aller au Mondial. Les 26 qui vont y aller pensent que justice a été faite. Les autres penseront le contraire.» Pas d’explications, ni d’éclaircissements, le chef technique nous laisse dans le flou le plus total, comme souvent.

Un manque de diversité en attaque

Paulo Futre, Luís Figo ou encore Cristiano Ronaldo : dans son histoire, le Portugal a connu pléthores d’ailiers qui longeaient les ailes et enrhumaient les défenses adverses. Mais les temps ont changé. Aujourd’hui, le seul joueur présent dans la liste, évoluant à ce poste et répondant à ce type de caractéristiques bien précises, se nomme Rafael Leão. 

Pourtant, avec les absences du polyvalent Diogo Jota ou de Pedro Neto, l’ingénieur aurait pu jeter son dévolu sur le MVP du championnat écossais, João Filipe dit « Jota », ou bien sur l’habitué de longue date, Gonçalo Guedes. Mais que nenni. André Silva et Gonçalo Ramos ont été préférés, soulignant alors la volonté du coach portugais de chercher davantage un associé à Ronaldo sur le devant de l’attaque, plutôt qu’un ailier de percussion. 

Si cette idée n’est pas totalement dépourvue de sens, notamment pour mettre le capitaine portugais dans les meilleures conditions, le manque de solution pour remplacer le seul avaleur d’espace pourrait compromettre la compétition de l’équipe. À moins qu’un changement de système soit effectif, et que les flancs soient d’avantages promis aux latéraux.

Une liste des convoqués sans plan de jeu pré-établi

Alors que le 4-3-3 a souvent été utilisé lors des chocs du dernier rassemblement en Nations League (notamment face à l’Espagne), ce système devrait être mis de côté au vu du nombre d’attaquants axiaux, à moins qu’un milieu soit repositionné en ailier (petit clin d’oeil à Bernardo Silva). 

Le retour du 4-4-2 pourrait donc marquer le grand retour de la doublette André Silva et Ronaldo. Un hypothétique 3-5-2, qui installerait Nuno Mendes et João Cancelo dans les meilleures conditions possibles, n’est pas à écarter non plus.

Si les spéculations vont de bon train, rien ne certifie qu’un plan de jeu a été décidé en amont au moment de convoquer les joueurs. C’est du moins ce que Fernando Santos a laissé transparaître lors de son entretien avec le journal Expresso : «Le football est géré comme les entreprises. Je monte les équipes puis j’effectue un plan d’attaque et de défense.» 

Celui qui a fait pleurer de joie tout un peuple grâce au sacre de l’Euro 2016, qui a redonné de la grandeur et du respect à tout un pays en remportant également la Ligue des Nations 2019, semble se retrouver sans projet pour ces troupes, à une semaine du Mondial.

* Information supplémentaire : Ce jeudi, et tout au long du Mondial, As Quinas commentera les rencontres du Portugal sur Twitch : @Asquinas_. N’hésitez pas à venir nous suivre !

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